Le processus de création

L’écriture de Au bord des silences s’est imposée à moi comme un besoin vital, presque organique. Elle n’a pas commencé par un projet structuré, mais par des élans, des murmures intérieurs, des mots griffonnés à l’aube ou au creux de la nuit. C’était d’abord une manière de survivre à certaines émotions, de les accueillir plutôt que de les fuir.

Au fil du temps, ces fragments se sont assemblés, comme s’ils se reconnaissaient entre eux. J’ai alors compris qu’un fil invisible les reliait : celui du silence. Non pas le vide, mais ce silence habité, ce silence chargé de mémoire, de désir, de renoncements et de fidélité.

Chaque poème a été écrit dans un état de présence très particulier – parfois dans l’apaisement, souvent dans la tourmente, toujours dans l’authenticité. Ce recueil a été façonné lentement, avec le soin que l’on accorde à quelque chose de précieux mais fragile.

Il m’a fallu aussi du courage pour revenir sur certains souvenirs, pour nommer certaines douleurs ou assumer certaines vulnérabilités. Mais c’est cela, je crois, le cœur du travail poétique : transformer ce qui pèse en matière sensible, offrir au lecteur non une leçon, mais une traversée.

Aujourd’hui, Au bord des silences n’est plus seulement mon histoire. Il devient espace de résonance pour d’autres voix, d’autres silences, d’autres cœurs. Et c’est dans ce partage que je trouve le vrai sens de cette création.